Le centre de la capitale libyenne a été bombardé jeudi soir alors qu’une vingtaine de migrants interceptés en mer devaient être débarqués sur le port de Tripoli. Les rescapés ont dû passer la nuit sur le navire des garde-côtes.

Image d'illustration : Le port de Tripoli en feu, après un bombardement survenu le 18 février 2020. Crédit : Reuters
Par : Julia D. - infomigrants.net
Les combats se poursuivent à Tripoli. Jeudi 7 mai, le port de la ville a été bombardé alors que 24 migrants s’apprêtaient à débarquer d’un navire de garde-côtes qui les avait interceptés en mer.
Une équipe de l’Organisation internationale des migrations (OIM) présente sur place a dû quitter le port pour se mettre à l’abri.
🚨 Breaking: tonight, IOM staff who were at #Tripoli main port awaiting the disembarkation of roughly 25 migrants, had to evacuate the location as it came under shelling.
— IOM Libya (@IOM_Libya) May 7, 2020
The migrants remain on the coast guard vessel.
Les garde-côtes libyens sont, eux, retournés en mer avec les rescapés pour éviter les bombardements, affirme Safa Msehli, porte-parole de l’OIM contactée par InfoMigrants.
Les migrants – parmi lesquels se trouve une femme originaire du Ghana – n’ont pu débarquer qu’au petit matin et sans l’assistance de l’OIM. En temps normal, l’organisation est présente lors des débarquements sur le port de Tripoli pour interroger les migrants sur leur état de santé.
"Nous ne savons pas combien de temps ces personnes ont passé en mer. Nous sommes très inquiets pour leur santé", s’alarme Safa Msehli. "Nous sommes également préoccupés par le fait que les personnes continuent à être envoyées à leur arrivée à Tripoli vers un centre qui ne dépend pas du département de lutte contre la migration illégale. Des centaines de personnes y ont été envoyées ces derniers mois et nous ne savons pas ce qu’elles sont devenues, si elles ont été envoyées en centre de détention ou réduites en esclavage", dénonce-t-elle.
Intensification des bombardement
Le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par les Nations unies, et les forces du maréchal Haftar s’affrontent depuis plus d’un an pour le contrôle de Tripoli. Ces dernières semaines, les bombardements sur la capitale libyenne et ses environs se sont intensifiés, malgré la pandémie de coronavirus.
Début avril, les autorités du GNA avaient déjà refusé le débarquement de 280 migrants interceptés en mer, arguant du fait que les bombardements ne permettaient pas leur arrivée.
L’attaque de jeudi soir, survenue à proximité de l'ambassade italienne, a fait au moins deux morts, selon le ministère italien des Affaires étrangères. Rome a dénoncé "une nouvelle attaque menée par les forces du maréchal Haftar contre des