Crise économique : Défauts de paiement sur les prêts garantis: les Français vont-ils se faire «plumer»?
Avec plus de 125 milliards d’euros de prêts garantis accordés pour lutter contre la crise du Covid-19, le gouvernement français est le plus généreux en la matière en Europe. Pour l’économiste Philippe Simonnot, environ 10% ne seront pas remboursés et les pertes pour l’État seront répercutées sur les Français.
Par : fr.sputniknews.com
Une véritable orgie de liquidité qui fait office de bouée de sauvetage pour des milliers de sociétés. Depuis que l’exécutif a décidé d’octroyer aux entreprises des prêts garantis par l’État (PGE) afin qu’elles fassent face à la crise du Covid, le succès est au rendez-vous. Il suffit de s’attarder sur les chiffres: plus de 125 milliards d’euros d’aides ont ainsi été accordés à plus de 600.000 entreprises.
Covid-19 : le gouvernement prend-il trop de risques avec les prêts garantis par l'Etat pour faire face à la crise ?https://t.co/ftXTbBS5gC pic.twitter.com/NQByB9yvat
— franceinfo (@franceinfo) November 27, 2020
Paris est loin d’être le seul à avoir mis en place un tel système mais aucun de ses partenaires européens ne l’a autant utilisé. C’est l’Italie qui suit avec 120 milliards d’euros distribués, devant l’Espagne (108 milliards). À titre de comparaison, le Royaume-Uni n’a fourni «que» 88 milliards et l’Allemagne encore moins, avec 55 milliards.
Des prêts accordés trop facilement?
D’après le docteur en sciences économiques Philippe Simonnot, c’est loin d’être fini, comme il l’explique au micro de Sputnik:
«Vu la conjoncture, nous pouvons d’ores et déjà tabler sur 140 à 150 milliards de prêts garantis distribués en 2020. C’est énorme.»
En très grande majorité, ces derniers ont été octroyés à de petites entreprises. Plus de 90% des prêts ont bénéficié à des TPE et des PME.
Mais cette solution n’est pas sans risque. En cas de banqueroutes des sociétés ayant bénéficié de ces dispositifs, l’État sera fortement mis à contribution: à hauteur de 90% du montant pour les TPE et les PME, et de 70 à 80% pour les grandes entreprises.
De plus, il semble que les critères d’attribution ne soient pas très restrictifs, comme l’a confié Laurent Munerot à Franceinfo: «Honnêtement, il n’y a pas eu beaucoup d’entreprises qui n’ont pas eu droit au PGE. En poussant, nous avons même réussi à ce que des sociétés en situation délicate puissent en bénéficier.»
D’après les chiffres de l’exécutif, le taux de refus de PGE atteint seulement 2,8% des entreprises éligibles. «Les critères d’attribution des PGE sont relativement souples. Tant que vous n’êtes pas engagé dans une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire et que le niveau de vos capitaux propres vous laisse à l’écart de la définition d’entreprise en difficultés selon les règles européennes, le dossier passe», explique à Franceinfo Serge Pelletier, avocat spécialiste du droit des entreprises en difficultés et […]
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