Face à Recep Tayyip Erdoğan : faire la guerre, pas la com !
En jouant l'apaisement à l'égard d'Erdogan et des fondamentalistes musulmans en colère, Macron commet une grave erreur de psychologie, qui feint d'ignorer l'échec de la diplomatie franco-britannique dans les années trente et plus encore le contenu de la religion musulmane, qui, depuis sa fondation, a théorisé le besoin de tenir compte du rapport de force.
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Par : Guillaume Bigot | valeursactuelles.com
Depuis 2012 et avec la nouvelle attaque de Nice, la guérilla islamiste aura fait 270 morts en France et des centaines de blessés. Il faut donc se préparer à une guerre longue et éprouvante. Mais si nous voulons la gagner, nous devons sortir du seul traitement déclamatoire et judiciaire. Arrêter de dire que l'on fait la guerre sans la faire. Arrêter de faire de la com dans le cadre paralysant de l'État de droit. Plus important encore, renoncer à toute velléité de compromis face à l'islam radical.
Seules des bribes de l'entretien accordé par Emmanuel Macron à la chaîne qatarie Al Jazeera ont été reproduites par la presse française. Il en ressort que le président a tenu notre ligne de défense de la liberté d'expression tout en s'efforçant de ménager les susceptibilités froissées. C'est son atavique “en même temps”. Hélas, certains propos tenus par le chef de l'État relèvent d'une volonté d'apaisement contre-productif à l'égard de son homologue Erdogan et des foules courroucées qui l'écoutent. En réalité, seule l'installation d'un rapport de force sans équivoque fera baisser la tension.
Gagner cette guerre impose d'abord de criminaliser l'islamisme et d'adopter une ligne claire et tranchante. Cette idéologie mortifère se propage en avançant avec deux visages, celui d'un docteur Jekyll islamiste mielleux, qui condamne les attentats, et celui, sanguinaire, d'un Mister Hyde djihadiste, qui les perpétue. Si nous ne comprenons pas qu'il s'agit d'un seul et même ennemi, cette guerre sera perdue d'avance.
L'assassinat de Samuel Paty a révélé cette complicité : c'est un musulman radicalisé et non un terroriste qui a jeté en pâture le nom de ce professeur sur les réseaux sociaux. De la même manière, un chef d'État étranger a insulté la France à travers notre président et appelé sur Twitter à boycotter les produits français. Le président turc a aussi désigné notre pays à la vindicte des islamistes, partout dans le monde. Ainsi, le champion de MMA (arts martiaux mixtes) Khabib Nurmagomedov, suivi par 25 millions de personnes sur Instagram, a exigé que Macron soit défiguré - il fut même “liké” sur le réseau social par plusieurs footballeurs français. De son côté, l'ancien Premier ministre de la Malaisie Mahathir Mohamad a autorisé les musulmans à « tuer des millions de Français ». Les déclarations d'Erdogan ont également incité des nationalistes turcs à agresser des Arméniens dans nos rues, à Vienne et à Lyon, et légitimé les agressions que nous avons subies sur notre sol et en Arabie saoudite. Le président turc doit donc être tenu pour personnellement et idéologiquement responsable du sang versé à Nice et ailleurs depuis ses propos à l'emporte-pièce.
Cette idéologie mortifère se propage en avançant avec deux visages, celui d'un docteur Jekyll islamiste mielleux, qui condamne les attentats, et celui, sanguinaire, d'un Mister Hyde djihadiste, qui les perpétue.
Il est inutile de polémiquer ou de chercher l'apaisement avec Erdogan, qui s'est placé en calife virtuel des islamistes : la seule urgence vitale est de faire reculer ce personnage d'autant plus tenté par l'aventurisme que dix-sept années de règne l'ont affaibli. Il est aussi vital que les foules islamistes, ici comme à l'étranger, comprennent que l'on ne s'en prend pas à la France impunément. Il faut donc agir autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de nos frontières.
À l'étranger, d'abord. La crise grave qui se déroule dans l'enclave arménienne dite du Haut-Karabagh, en Azerbaïdjan, où les forces turques écrasent les Arméniens, offre à la France l'occasion de riposter. L'aviation et l'artillerie turques en appui de l'offensive azérie pilonnent actuellement les Arméniens. C'est un peu comme si l'Allemagne bombardait Israël. Nos Rafale peuvent interdire le ciel à l'aviation turque et permettre à ces chrétiens massacrés de se défendre. Sans risque militaire excessif, cette opération montrerait à tous que la France ne plaisante pas. Des bâtiments de guerre français devraient franchir le détroit du Bosphore et […]
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