Poitiers : Seulement dix-huit mois de prison pour un Afghan accusé d’apologie du terrorisme
Accusé d’avoir fait l’éloge de la décapitation de Samuel Paty, un demandeur d’asile afghan a été condamné à 18 mois de prison, assortis d’une interdiction définitive de fouler le sol français

Image d'illustration : Une salle d'audience dans un palais de justice (illustration). — Camille Allain / 20 Minutes
Par : 20 Minutes avec AFP
Il avait été interpellé lundi, au moment même de la minute de silence dans les écoles à la mémoire de Samuel Paty. Accusé d’avoir fait l’éloge de la décapitation du professeur sur Internet, un demandeur d’asile afghan a été condamné mercredi à Poitiers à 18 mois de prison assortis d’une interdiction définitive de fouler le sol français.
Appréhendé dans un centre d’accueil pour migrants de Poitiers avec un autre suspect afghan, cet homme de 26 ans comparaissait pour une série de messages publiés sur les réseaux sociaux quelques jours après l’attentat de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), le 16 octobre.
Une vidéo appelant à « faire souffrir ceux qui blessent les messagers d’Allah »
Parmi ces messages, un post Facebook faisant l’éloge de la décapitation de l’enseignant, surmonté de deux sabres ensanglantés, ou une vidéo sur Tik Tok du président Emmanuel Macron avec un verset du Coran en arabe appelant à « faire souffrir ceux qui blessent les messagers d’Allah ».
Le prévenu, à l’épaisse barbe sous son masque, s’est décrit comme musulman pratiquant mais pas radicalisé et s’est justifié via un interprète en expliquant qu’il était « fan de chasse » et qu’il avait publié certains des messages incriminés « à titre informatif ». Il a assuré qu’il ne comprenait pas le sens des versets du Coran qu’il avait postés car il ne parle pas l’arabe mais uniquement le dari, le persan parlé en Afghanistan.
Le parquet fustige « les imbéciles et les ignorants qui répandent la terreur »
« Mais de qui se moque-t-on ? », a tonné le représentant du ministère public, qui a fustigé « les imbéciles et les ignorants qui répandent la terreur au nom d’une religion qui veut nous faire revenir des siècles en arrière ». Il a requis deux ans de prison contre le jeune Afghan. L’avocate du prévenu, reconnaissant « des faits graves », a demandé aux juges du tribunal correctionnel de « ne pas faire de son client un exemple ».
Après une courte délibération, ils ont prononcé une peine de prison moins sévère que ne le souhaitait le ministère public mais ont suivi les réquisitions en décidant aussi d’une interdiction définitive du territoire national […]
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