Interview sur Brut : les six péchés capitaux d’Emmanuel Macron
Trop souvent, le président de la République verse dans la repentance à outrance et l’excès de relativisme. Quand ce n’est pas dans le communautarisme. Avec sa dernière très longue interview accordée au média en ligne Brut, Emmanuel Macron a tenu plusieurs propos trahissant ses faiblesses, ses renoncements. Et sa duplicité. Nous avons voulu revenir sur ses mots. Voici un contre-argumentaire au conformisme.

Image d'illustration : Emmanuel Macron, lors de son interview sur la plate-forme Brut, vendredi dernier. photo © BERTRAND GUAY / AFP
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Par : Charlotte d'Ornellas | valeursactuelles.com « Je peux vous dire qu’il y a des “violences policières”, si ça vous fait plaisir que je le dise. »
« Je peux vous dire qu’il y a des “violences policières”, si ça vous fait plaisir que je le dise. »
Au terme d’un échange tendu avec les journalistes de Brut, le chef de l’Etat a fini par lâcher cette phrase, visiblement agacé du débat sémantique sur lequel ergotaient ses interlocuteurs.
Le seul détail, très gênant, est que le même Emmanuel Macron était précisément en train d’expliquer pourquoi il ne voulait plus utiliser ce terme, qu’il avait repris à son compte pendant la campagne présidentielle de 2017 : « C’est un slogan politisé. Les blacks blocks, une partie de l’extrême-gauche qui veut la dissolution de l’Etat, veut installer l’idée qu’il y a une violence consubstantielle à la police (…) C’est une manipulation dont le but est d’affaiblir une institution républicaine. »
Le président de la République a très légitimement posé le débat sémantique tel qu’il existe aujourd’hui : certains policiers sont violents, c’est un fait (l’un d’eux, Mickaël Harpon, fut même terroriste, assassinant quatre de ses collègues à la préfecture de police de Paris !), mais la police use de la force parce que c’est son métier et que la violence légitime relève de sa compétence. L’époque nous rappelle sans cesse que ce qui va sans dire va pourtant mieux en le disant, et Emmanuel Macron soulevait là une évolution sémantique indiscutable… Juste avant d’accorder le point aux adversaires qu’il venait de dénoncer en prononçant cette phrase : « Je peux vous dire qu’il y a des violences policières si ça vous fait plaisir que je le dise. » C’est le problème : cela fait évidemment plaisir aux militants politiques en question de voir leur vocabulaire repris par le chef de l’Etat. C’était exactement le but et Emmanuel Macron ne peut l’ignorer.
« Aujourd’hui quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (…). On est identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable. »
Alors que le président qui avait promis de ne pas commenter de procédure judiciaire en cours discourait sur l’interpellation polémique de Michel Zecler, le débat sur les discriminations est arrivé sur la table. En lâchant cette phrase, le chef de l’Etat a dit vouloir regarder en face la question des « contrôles au faciès ».
Plusieurs évidences devraient pourtant très largement nuancer cette affirmation grave dans la bouche du Président de la République, puisqu’elle laisse entendre que le racisme est — pour le coup — institutionnel chez les forces de […]
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