Après l’avion du futur, le char: le piège allemand se referme-t-il à nouveau sur les Français?

La Grande-Bretagne sera-t-elle la troisième nation à intégrer le programme de char du futur? Berlin serait en discussion avec Londres. Un cas de figure qui n’est pas sans rappeler l’arrivée de l’Espagne et bientôt de l’Italie dans le programme d’avion de chasse du futur, rebattant les cartes en faveur des intérêts allemands.

Après l’avion du futur, le char: le piège allemand se referme-t-il à nouveau sur les Français?

Par : Maxime Perrotin / fr.sputniknews.com

Voilà qui ne devrait pas calmer les inquiétudes des industriels tricolores de la Défense.

Berlin discuterait collaboration avec Londres sur le char du futur, selon le site Opex360, qui a déniché le compte rendu d’un échange entre Benedikt Zimmer, secrétaire d’État allemand à l’Équipement et Jeremy Quin, ministre britannique des Marchés publics de la Défense. Embarqués dans la coopération franco-allemande autour des projets du FCAS (Futur Combat Air System) et du MGCS (pour Main Ground Combat System), les patrons français sont aux abois.

De fait, ces systèmes de combat du futur (aérien et terrestre) sont politiquement imbriqués. Il était initialement question d’un partage à 50/50 entre les industriels français et allemands. Bien sûr, elles étaient alors les deux seules nations impliquées dans ces projets. Ainsi, la France et Dassault Aviation avaient respectivement obtenu la direction et la maîtrise d’œuvre sur le chantier du FCAS. En contrepartie, l’Allemagne l’emportait sur le programme MGCS, avec une maîtrise d’œuvre remise à KNDS (Krauss-Maffei Nexter Defense Systems). Cette co-entreprise franco-allemande réunissait aussi l’ancien fabricant national Nexter, connu pour son char Leclerc et son canon Caesar, privatisé sous François Hollande au gré d’un rapprochement –afin de créer un «Airbus des blindés»– avec l’entreprise familiale Krauss-Maffei Wegmann, quant à elle connue pour son char Léopard 2.

Char du futur: Berlin veut marginaliser Paris

Ce partage n’a pas plu pas à tout le monde, à commencer par les premiers intéressés, les industriels appelés par Paris et Berlin à collaborer. De tels projets attisent les convoitises et certains acteurs y ont vu l’occasion de «progresser dans la chaîne de valeur» en obtenant une expertise qu’ils ne maîtrisaient pas jusqu’ici. C’est notamment le cas de l’allemand Rheinmetall, qui mène depuis le lancement du programme MGCS la vie dure à ses partenaires. Considéré comme un équipementier minoritaire (25%) dans la répartition des tâches du projet, celui-ci en exige pourtant le leadership, ainsi que le contrôle pur et simple (jusqu’à 75%) de KNDS. Le tout à grand renfort de presse et «en agitant en Allemagne le patriotisme rhénan», relatait encore La Tribune.

Interrogée en mai 2019 à l’Assemblée sur ces velléités de prise de contrôle d’un ex-fleuron national, Florence Parly avait fait part de sa ferme opposition à un tel cas de figure. Mais rien ne garantit qu’un futur ministre des Armées, issu d’un autre gouvernement, d’une autre majorité, tiendra le même discours… À l’inverse d’un Armin Papperger, PDG de Rheinmetall depuis plus de huit ans et qui devrait survivre aux gouvernements français successifs. D’ailleurs, depuis ces discours, la direction bicéphale franco-française de KNDS a été abandonnée au profit d’un seul patron opérationnel allemand.

Faute d’avoir pu obtenir ce qu’il voulait, l’industriel de Düsseldorf a entravé l’avancée du projet. Une telle «fragilisation» d’un «projet à haute valeur politique», n’a pas […]   LIRE L'ARTICLE COMPLET



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