Rennes (35) : la prison des femmes va accueillir les détenues radicalisées
A partir de juillet 2021, la prison des femmes de Rennes ouvrira un Quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR). Alors que la question du retour de Syrie des femmes de djihadistes divise l’opinion, le site de Rennes devra se charger d’un suivi sous tension.
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Par : V.A.
Avec seulement deux sites de détention des femmes en France, le site de Rennes accueillera à partir de l’été 2021, six femmes dont la radicalisation à l’idéologie islamiste est avérée, détaillent nos confrères de Ouest-France. « À Rennes, c’est arrivé parfois. Actuellement, une femme qui revient de Syrie est au centre de détention, avec les autres femmes », précise Sophie Hautbois, secrétaire FO pénitentiaire. Le risque de voir se répandre cette idéologie chez les autres détenues est important. Il convient donc de prendre en compte le problème au niveau national. « […] Sur le terrain du prosélytisme. Et on peut observer chez elles le refus de s’adresser à un personnel féminin, comme certains signes de violence. »
Une prise en charge minutieuse
L’enjeu pour le ministère de la Justice est donc d’adapter les locaux pour que ces femmes ne communiquent pas avec les autres détenues. « Le quartier se doit d’être étanche. Il n’y aura ni contact physique, ni visuel ou sonore, pour éviter tout prosélytisme. Elles seront soumises à l’encellulement individuel, dans des locaux où il sera impossible pour d’autres de pénétrer, et d’où elles ne pourront sortir. Comme des bulles, pour assurer au mieux la sécurité. » Progressivement, le QPR pourrait accueillir de plus en plus de femmes radicalisées, on pourrait en voir arriver jusqu’à trente à terme. Des travaux démarrent déjà pour adapter la configuration des locaux.
Le personnel va être formé à cet exercice à haut risque mais les syndicats alertent déjà sur une formation jugée trop courte. « […] la psychologie des personnes radicalisées, ça ne s’apprend pas en quelques jours. Pareil pour la dangerosité, puisque ces profils nécessitent une gestion particulièrement sensible. Cette formation est trop courte », estime une source qui souhaite garder son anonymat.
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