Brexit : nouvelles tensions avec la "guerre de la saucisse"

Au cœur du conflit, la nécessité de créer une frontière pour délimiter le Royaume-Uni, sans pouvoir la faire passer entre les deux Irlande.

Image/photo

Par : rtl.fr

Il y a eu la guerre de cent ans ou encore, dans un registre plus anecdotique, la guerre de la coquille Saint-Jacques. Mais plus récemment, à l’occasion du G7, la guerre de la saucisse a fait rage entre la France et l'Angleterre, pourrissant littéralement l'ambiance du sommet. À l’origine de ce conflit qui oppose Emmanuel Macron à Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le Brexit, qui continue à mettre le cirque en Europe.

La situation est moins réglée que jamais. L’Irlande est coupée en deux pays avec la république d'Irlande, indépendante et de tradition catholique, au sud, et un petit bout de territoire est rattaché au Royaume-Uni au nord, de tradition protestante. Après des années de guerre et des milliers de morts, les deux ont signé un traité de paix il y a 23 ans sous l’égide de Tony Blair, l’accord dit du Vendredi Saint.

Cet accord est fragile, toujours miné par les passions nationalistes et religieuses des uns et des autres. Pas question de rétablir une frontière fermée entre les deux moitiés, sauf à provoquer une inflammation de cette cicatrice. Même Joe Biden, le président américain, lui-même d’origine irlandaise, s’en est mêlé et a mis en garde le Premier ministre britannique. Et pourtant, le Brexit impose une démarcation car désormais le Royaume-Uni est en dehors de l’Europe. Les produits britanniques ne peuvent plus passer sans contrôle chez nous, pas plus que les produits européens là-bas. D’où le casse-tête : il faut une frontière pour délimiter le Royaume-Uni, sans pouvoir la faire passer entre les deux Irlande.

Boris Johnson menace de ne plus respecter l'accord

Pour sortir de l’impasse, l’accord du Brexit prévoit que l’Irlande du Nord fasse partie, au plan commercial, de l’Europe, même si politiquement elle appartient toujours au Royaume-Uni. Autrement dit, le contrôle des produits entre la grande île anglaise et le petit territoire irlandais a lieu au sein même du Royaume-Uni. Londres n’aura donc bientôt plus le droit d’acheminer des saucisses et de l’émincé de boeuf à Belfast, sans les contrôles sanitaires très stricts que l’Europe impose. Ceci explique l’irritation de Boris Johnson, qui s’en est pris à Macron en lui expliquant que c’était comme si les saucisses de Toulouse ne pouvaient pas être vendues à Paris.

Depuis, le Premier ministre britannique menace de ne pas honorer sa signature. Autrement dit, il pourrait passer outre les dispositions du traité, forcer la frontière pour acheminer ses saucisses, poussé par ceux qu’on appelle les "unionistes" irlandais, qui ne supportent pas d’être séparés de la mère-patrie par l’Europe. Ce serait alors la guerre commerciale qui s’envenime, avec des répercussions sur d’autres secteurs, comme la pêche.

Cette affaire révèle le venin du Brexit : le ressentiment après des années de négociations dures, un accord alambiqué et inapplicable, et un premier ministre britannique intempérant et imprévisible, qui a l’habitude de renier ses engagements au gré de la conjoncture politique. Cinq ans après le référendum, le Brexit empoisonne toujours les relations entre les deux rives de la Manche.

  SOURCE : rtl.fr


Commentaires

Suivez nous sur :

Posts les plus consultés de ce blog

« Il ne faut pas se mentir, ça va être dur » : le gouvernement se prépare à un hiver très compliqué pour les Français

AÉROPORT DE ROISSY-CHARLES-DE-GAULLE : UN POLICIER OUVRE LE FEU ET NEUTRALISE UN SDF MENAÇANT AVEC UN COUTEAU

L’inflation atteint 6,1 % en juillet en France, un record depuis 1985