Le déficit commercial explose: «On ne travaille plus assez en France»

La France doit composer avec une nouvelle aggravation de son déficit commercial, qui a atteint en avril 6,2 milliards d’euros. Le pays subit les conséquences désastreuses de sa désindustrialisation, avance Jean-Pierre Gérard, président du Club des numéros un mondiaux français à l'export.

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Par : Fabien Buzzanca / fr.sputniknews.com


La reprise économique n’a pas que des bons côtés. Le 8 juin, les Douanes ont annoncé que le déficit commercial français s’était encore creusé en avril, où il a atteint 6,2 milliards d'euros. Pas de quoi surprendre Jean-Pierre Gérard, président du Club des numéros un mondiaux français à l'export et ancien membre du Conseil de la politique monétaire. «Comment voulez-vous que le déficit ne se creuse pas?» s’interroge-t-il pour la forme au micro de Sputnik.

«Dès que l’activité repart, la France est obligée d’augmenter les importations, puisque l’on n’y fabrique plus grand-chose», se désole l'expert.

Les importations ne cessent d’augmenter et le font bien plus vite que les exportations. En avril, les premières ont grimpé de 700 millions d'euros quand les secondes n’ont crû que de 400 millions d’euros. «En cumul sur douze mois glissants, le déficit s'établit à 70 milliards d'euros, un niveau supérieur au cumul enregistré sur l'année 2020», précisent les Douanes.

​D’après Jean-Pierre Gérard, l’activité repart grâce notamment à l’endettement, mais pas sous l’impulsion de l’activité industrielle. En décembre 2020, l'Agence France Trésor prévoyait que Paris devrait lever 260 milliards d'euros à moyen et long terme sur les marchés en 2021. Un chiffre record. Quant à l’activité industrielle, elle ne représente aujourd’hui qu’«entre 12 et 15% du produit intérieur brut» selon Jean-Pierre Gérard. Une sévère chute quand l’on sait que le secteur désormais secondaire comptait pour environ un quart du PIB français dans les années 1960.


Quarante ans «d’incurie industrielle»

La hausse des coûts de l’énergie fait mal. Le déficit énergétique pèse ainsi négativement à hauteur de 2,8 milliards d'euros dans la balance commerciale. Mais les Douanes soulignent que, hors énergie, «le déficit croît depuis quatre mois» et atteint en avril «un niveau record», hors période Covid-19 en 2020.

Lors du premier trimestre, la quasi-totalité des autres grandes catégories de produits a vu son solde se détériorer. C’est notamment le cas des matériels de transports (–0,8 milliard), des biens d'équipement mécaniques et électroniques (–0,7 milliard), mais également de l'excédent des produits agricoles (–0,1 milliard).

Et la situation pourrait empirer, à en croire notre interlocuteur: «Nos entreprises industrielles les plus performantes disparaissent petit à petit ou sont la proie de sociétés étrangères», regrette l’ancien membre du Conseil de la politique monétaire.

Selon lui, le déficit commercial français est le résultat de quatre décennies «d’incurie industrielle» durant lesquelles «aucune décision n’a été prise en faveur de l’industrie».

«On ne peut pas indéfiniment avoir un euro surévalué, une absence de protection aux frontières et une réglementation hostile au développement de l’industrie», alerte l’expert qui travaille actuellement à l’écriture d’un livre sur […]

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